
En 1755, les autorités britanniques mirent en branle leur projet de déportation de la population francophone d'Acadie. C’est à Grand-Pré que les pauvres paysans apprennent avec horreur que les autorités étaient autorisées à confisquer «vos terres, vos maisons, votre bétail et vos troupeaux de toutes sortes avec tous vos autres effets, excepté votre argent et vos mobiliers, et que vous-mêmes vous devez être transportés hors de cette province.» Environ 12 000 Acadiens furent ainsi déracinés de leur patrie et envoyés en exil vers des destinations inconnues, dont les colonies britanniques de la côte atlantique.
Menés par Beausoleil Broussard, plusieurs Acadiens prirent le chemin de la Louisiane en croyant se diriger vers l'un des derniers territoires français d'Amérique du Nord pour découvrir à leur arrivée que la France avait cédé la Louisiane à l'Espagne la même année. Les autorités espagnoles accueillirent toutefois les Acadiens à bras ouverts et plusieurs Acadiens ayant été exilés en France reviennent en Amérique. La transplantation des Acadiens en Louisiane s’opère avec succès et plusieurs villages firent leur apparition. Les descendants de ces vaillants Acadiens sont maintenant connus sous le nom de Cadiens (que les anglophones prononcent "Cajuns").
250 ans plus tard, la Louisiane a créé une agence gouvernementale dont le mandat est de promouvoir l’usage du français et sa présence est perceptible à travers le sud de l’état. Plusieurs panneaux routiers et affiches de magasins sont rédigés en français; on peut entendre le français sur les ondes de certaines radios ; le genre musical du zydeco fait une belle place au français dans ses chansons et des programmes d’immersion française gagnent en popularité dans les écoles. Bien que le déclin du français soit considérable, l’attrait de la langue française est toujours vivant dans les bayous louisianais.